Edgard Cayce grand guérisseur Américain du 20ème siècle
Edgar Cayce, le guérisseur endormi

Avec Edgar Cayce, un Américain hors du commun, les paradoxes s’amoncellent comme rarement : clairvoyant, prophète, guérisseur, mais aussi homme d’affaires et homme d’église ; il a aidé nombre de personnes à devenir millionnaires mais a fait faillite plusieurs fois et n’a jamais accumulé de richesses ; il a sauvé la vie de centaines de personnes de tous âges, a indiqué des remèdes pour guérir qui sont aujourd’hui encore étudiés et appliqués, et le tout … en dormant !


On ne peut dissocier les accomplissements d’Edgar Cayce de son approche spirituelle qui est à la base de sa pratique thérapeutique. Sa renommée internationale qui perdure encore de nos jours est due au fait de l’immense application de ses révélations, obtenues sous hypnose.

Né en mars 1877 au sein d’une famille pauvre et profondément pieuse comme l’étaient les Protestants américains de son époque de la mouvance des Disciples du Christ, il a montré très tôt des dons de clairvoyance. Enfant, il parle à des amis imaginaires et a des visions. Un jour son père se montre violent envers lui car il est incapable de réciter une leçon. Qu’à cela ne tienne, le petit Edgar va prier et s’endort la tête sur son livre de classe. Au réveil, il connaît le livre par cœur. Cela restera un trait toute sa vie durant et l’empêchera de lire : à quoi bon lire le début si vous savez déjà la fin ? Il peut aussi voir les auras et connaître le caractère d’un vis-à-vis en quelques secondes.


En 1900, jeune adulte il perd la voix, aucun médecin ne peut le guérir. Aucun sauf un ostéopathe, M. Layne, qui expérimente sur lui une technique pas trop connue : l’hypnose. Et là surprise, endormi, le malade parle et indique ce qui le guérira ! L’ostéopathe comprend rapidement les bénéfices qu’il peut tirer de ce petit jeune homme timide et peu éduqué – et les patients peuvent se trouver fort loin, aucune importance ! Un article dans le journal local le fait connaître : la boule de neige est lancée et ne s’arrêtera plus jamais. Des spécialistes de tous poils viendront le sonder et l’étudier sous toutes les coutures. Aucune supercherie n’est possible !

Les « lectures » se passent selon un rituel qui a peu changé au fil de ses quarante années de pratique : la mise sous hypnose devant un médecin dûment diplômé, puis des questions lui sont posées, et les réponses sont notées et envoyées ou offertes à qui de droit.


Les problèmes éthiques se sont posés très tôt à Edgar qui a toujours considéré que son don venait de Dieu et répondait à un vœu qui lui tenait à cœur : aider ses prochains et en particulier les enfants. En conséquence, il a refusé tout argent pour sa peine, même quand sa famille ne mangeait pas à sa faim.
Sa carrière de photographe en parallèle a connu des hauts et des bas, il a tenté de s’associer à des partenaires pour chercher du pétrole au Texas suivant les indications de ses lectures et a échoué ; son studio a brûlé, bref, l’univers avait une manière tout à lui de lui faire comprendre qu’il se trompait de voie !


Il a néanmoins réussi, grâce au soutien de sa femme Gertrude et de quelques amis, à mettre en place des plans pour accomplir un autre rêve : construire un hôpital pour y exercer ses lectures avec des médecins dans un cadre spirituel. La crise de 29 lui fut fatale ; la Deuxième Guerre mondiale l’a aussi fortement impacté, il a vu plusieurs de ses anciens élèves de catéchisme lui apparaître après leur décès au champ d’honneur. C’est un homme fatigué que la mort est venue chercher début 1945. Ses amis et son fils ont continué son œuvre et de nos jours, le centre Edgar Cayce existe encore, ses milliers de lectures ont été cataloguées et sont accessibles sur place ou sur internet.

Les questions posées sous hypnose débordèrent vite du cadre strictement médical et dévoilèrent que Cayce avait accès aux archives akashiques, qu’il pouvait se déplacer dans l’univers et décrire ce qu’il voyait sur des planètes, ou bien annoncer les fluctuations de la Bourse dans un proche avenir ... On imagine mal aujourd’hui à quel point il fut un précurseur mais Cayce aborda des concepts sous hypnose que Edgar ne pouvait connaître : il évoqua la planète Pluton avant qu’elle n’ait été découverte officiellement ! Il parla de la secte des Esséniens alors que les manuscrits de la Mer Morte n’avaient pas été traduits ; la réincarnation lui posa des problèmes d’ailleurs, car comment concilier ceci avec les enseignements des Ecritures Saintes ? Ses propres vies antérieures en Egypte ancienne, en France ou aux jeunes Etats-Unis d’Amérique, cela pouvait passer à la rigueur, mais des vies passées pour Jésus le fils de Joseph ? Et l’Atlantide qu’il décrivait sous plusieurs angles ?


C’est pour son approche holistique de la médecine qu’il fut particulièrement innovant, la remettant à l’honneur quand on en parlait beaucoup moins en Occident ! Certains remèdes qu’il dictait sous hypnose n’existaient pas ou alors les pharmaciens refusaient de mélanger les produits exigés au regard de leur dangerosité. Il prônait aussi une élévation de la conscience du malade qui devait mettre sa foi en Dieu, en une Force divine qui se trouvait aussi à l’intérieur de lui-même, avant de prétendre guérir. Mais le thérapeute aussi se devait d’agir en accordance avec les principes divins. Il conseillait des jeûnes et des prières, pas seulement des médicaments ! Puisque « Si la guérison survient, elle arrive du Divin en nous », sa mission consistait donc à « éveiller » le mental des gens qui devaient prendre conscience que le Divin est en eux plus que dans des boîtes de comprimés.

Edgar Cayce connaissait la Bible par cœur et pouvait toujours citer un passage pour souligner ses propos. Enseignant le catéchisme tous les dimanches, il ne pouvait dissocier ses activités de sa foi profonde et sincère. Même les plantes dites médicinales, (mais ne le sont-elles pas toutes ?) sont pour lui la matérialisation d’un aspect de l’Amour créateur divin. Comme il le dit dans son livre « Ma vie de Prophète » (Editions du Rocher), si l’on accepte consciemment de « collaborer avec les Forces de la Vie, les Forces divines, » alors on peut se « libérer de la maladie ». Il est sans doute ironique qu’une lecture donnée en 1944 pour lui-même ait spécifié de chercher « un médecin qui prie ».

Lorsque sa femme tomba gravement malade, son médecin recommanda une lecture de la part d’Edgar mais le remède le fit tiquer : « respirer des vapeurs de calvados dans un fût en chêne ». Elle le fit et guérit ! Un docteur refusa catégoriquement d’employer un autre remède dicté par Cayce pour un bébé : lui administrer une dose mortelle du poison extrait de la belladonne, et ensuite l’antidote. La mère le fit toutefois sans hésiter, et pour cause : quand les médecins lui avaient diagnostiqué un cancer, Cayce sous hypnose avait préconisé un simple remède pour ce qui n’était « que » des intestins coincés et annoncé dans la foulée que la dame était enceinte d’un petit garçon ! Il avait eu raison sur les deux points.


Edgar Cayce et les « médecins de l’au-delà » qui parlaient à travers sa bouche, firent aussi intervenir le concept de réincarnation pour expliquer certaines maladies, tout en précisant que chaque problème médical n’y trouve pas toujours sa source. Par exemple un homme souffrant d’asthme s’entendit dire que sa condition provenait d’une vie antérieure dans laquelle il avait étouffé une victime. D’où la nécessité d’une réflexion spirituelle menant au pardon avant d’envisager une quelconque guérison…

Cayce a très tôt mis l’accent sur la nécessité de faire attention au corps, le « temple de Dieu ». En particulier tout ce qui rentre dans le corps doit être sujet à une analyse rigoureuse : alcool, fumée de cigarettes, mais aussi et surtout l’alimentation qui doit être saine. « Nous sommes ce que nous mangeons » : Qui tenait ce genre de discours dans les années 20 ? Concrètement, il conseillait d’équilibrer ses repas en mangeant deux légumes poussant hors du sol pour un poussant dessous par exemple. Mais le concept d’élimination, tout ce qui sort du corps, était également important pour Cayce qui, l’un des tout premiers dans ce domaine, évoqua la nécessité de l’élimination des substances toxiques. Boire de l’eau était essentiel. Il préconisait des lavements pour bien nettoyer les intestins. Il évoqua aussi les massages pour améliorer la circulation sanguine et les flux lymphatiques. Et des exercices physiques, d’ailleurs, des adeptes « Cayciens » furent les premiers à s’adonner au jogging !

L’approche corporelle ne suffisait pas, ce qui lui fut confirmé dans un rêve fin octobre 1931 dans lequel sept personnes étudiaient la guérison par le biais de prières et de méditations. L’introduction de la spiritualité dans la vie quotidienne était un élément fondamental pour maintenir le corps en bonne santé. Nettoyer la conscience se fait par le biais de l’introspection, le pardon et la volonté de mieux faire car les regrets, ressentiments, expressions de colère ou de haine sont tout autant de toxines, de poisons qu’il est impératif d’éliminer avant de se tourner vers le Divin. Prier était pour lui la base même de la méditation; il conseillait d’ailleurs des petites phrases que l’on n’appelait pas encore des mantras comme introduction. On peut reconnaître le Aum hindou dans son conseil émanant de ses expériences dans l’Egypte ancienne: « Fais monter en toi-même cette incantation Ar-ar-r-r-r-i-i-i-o-o-o-m-m-met, ainsi tu t’approcheras de la présence de ton Créateur » ( Lecture 282-28) (attention, ces sons sont donnés par un anglophone pour des anglophones ! le r est donc roulé et presque inaudible, et les i sont plutôt des « aie »).

Que la conscience soit remplie de la présence divine, que chaque cellule du corps en soit pénétrée et la maladie ne peut s’y installer. Cette manière d’incorporer ses enseignements du catéchisme et sa pratique des lectures médicinales lui convenait tout à fait ! C’est aussi son universalisme qu’il convient de souligner. Par exemple, il évoqua la présence de sept centres spirituels dans le corps qu’il souhaitait voir « remplis de l’Esprit », autrement dit, les chakras qui doivent être eux aussi purgés et régulièrement nettoyés. Les énergéticiens ne font pas autre chose ! Pour ces derniers, Cayce rappelle l’impérieuse nécessité de se placer sous une protection divine, en disant par exemple : « Père, tandis que je m’ouvre moi-même aux Forces invisibles qui entourent ton trône de grâce, de Beauté et de Puissance, je mets ma personne sous la protection du Christ cosmique » : il recommande aussi de se purifier en se lavant les mains et les avant-bras avant et après toute séance…

C’est pour cette approche holistique non seulement de la maladie, mais en fait de la vie dans son ensemble, une vie qu’il concevait plus relationnelle qu’individuelle, que Cayce est toujours apprécié de nos jours ; toutefois, il ne faut pas se leurrer : la chose n’est pas aisée et demande de la discipline !
Pour en apprendre plus sur toutes les facettes de ce personnage fascinant, je recommande la lecture des livres de Dorothée Koechlin de Bizemont qui a étudié dans le centre Cayce aux Etats-Unis, ainsi que les principales biographies de Thomas Sugrue et de Harmon Bro, deux hommes qui l’ont connu de son vivant.


Certaines lectures de Cayce ont été regroupées par thème, comme sur l’Atlantide ou ses remèdes médicinaux, et lui-même est l’auteur avec son fils de « Edgar Cayce, ma vie de prophète ».

Marie Turquois pour Fabrice Deguy février 2025 (1959 mots)



Prière de Guérison D'Edgar Cayce

"Par la puissance de ma pensée
Je demande à mes énergies
D’éliminer les poisons dans chacun de mes corps
Afin de laisser place à l’influence et à la force christique.
Je demande à toutes mes énergies
De se mettre en mouvement et à mon corps
De se connecter sur l’onde de guérison
La plus parfaite pour moi.
Je demande à mon corps physique
Et à tous mes corps subtils de coopérer
Et d’harmoniser leurs programmes afin de
Me régénérer et me libérer et de me guérir."

Auteur : Edgar Cayce