Shiva   Shiva est quelques fois considéré comme le dieu du yoga et est représenté en tant que yogi qui possède la connaissance universelle, suprême et absolue, voire dans un état « au-delà de la connaissance ». Doté d’un grand pouvoir, il mène une vie de sage sur le mont Kailash.

La tradition shivaïte de l’hindouisme est centrée sur Shiva, considéré dans cinq grandes fonctions : il est le créateur, le préservateur, le transformateur, le dissimulateur et le révélateur (par la bénédiction).

Dans la tradition, il est considéré comme l’une des cinq formes primordiales du Dieu.

Dans la Tradition Smarta tous les dieux sont égaux. Ils ne privilégie pas un Dieu au-dessus des autres. Les pratiquants ont une vue polythéiste sur leur religion. Cependant , les Samrtas croient dans 5 grandes divinités . Ces divinités sont Vishnu , Surya ( Le dieu du soleil ) , Ganesha ( éléphant , fils de Shiva tête ) , Durga , et Shiva . La tradition Smarta a commencé avec un homme nommé Shankara dans le 8ème siècle.

ShankaraShankara est né à une époque où il y avait plusieurs religions en Inde comme le bouddhisme , le jaïnisme , ainsi que l’hindouisme et Shakara voulaient montrer que toutes les religions pourraient se réunir.

Les hindous qui vénèrent principalement Shiva sont appelés shivaïtes ou shaïvas . Le shivaïsme est l’une des plus influentes variantes de l’ hindouisme, avec la tradition vishnouïte qui est centrée sur Vishnou et la tradition shakta, centrée sur la déesse Shakti.

Shiva est souvent vénéré sous la forme abstraite de Shiva linga. Il est aussi représenté plongé dans une profonde méditation, ou bien dansant le tandava sous la forme Nataraja. Shiva est aussi le père des divinités Ganesha, Murugan (Karttikeya), et Ayyappan (Dharma Sastha).

Le symbolisme de Shiva est d’une grande complexité du fait des nombreux courants qui l’ont vénéré au cours des siècles. Shiva est le dieu de la destruction, de l’illusion et de l’ignorance. Il représente la destruction, mais celle-ci a pour but la création d’un monde nouveau : Shiva transforme, et conduit la manifestation à travers le « courant des formes ». L’emblème de Shiva est le lingam, symbole de la création. Il a les yeux mi-clos, car il les ouvre lors de la création du monde et les ferme pour mettre fin à l’univers et amorcer un nouveau cycle.

Il est représenté avec un troisième œil au milieu du front, symbole d’éternité et de sagesse, et avec un cobra autour du cou, symbole de puissance. Il porte un trident et tient un tambour à boules fouettantes. Il est assis sur une peau de tigre, symbole de l’énergie potentielle. Shiva représente en effet la source créatrice en sommeil. De sa chevelure, dans laquelle se trouve un croissant de Lune, symbole du cycle du temps, s’écoule le Gange, fleuve sacré de l’hindouisme. Sa monture est le taureau Nandi qui fait lui-même l’objet d’un culte.

Shiva est représenté sous différentes formes (l’ascète, le yogi, le mendiant, etc.) et possède, d’après les textes, 1008 noms distincts. L’une de ses manifestations les plus célèbres est Shiva Nataraja, le danseur cosmique qui rythme la destruction et la création du monde. Il est alors représenté avec 4 bras. La main supérieure droite tient un tambour (damaru) qui rythme la création ; la main gauche supérieure tient la flamme de la destruction (samhara) ; la main inférieure droite est tenue dans un geste de protection (abhaya-mudra) ; la main inférieure gauche pointe vers le pied gauche tenu en l’air, il montre ainsi son pouvoir de grâce. Sous son pied droit, il écrase un nain-démon symbolisant l’ignorance. Son immense chevelure montre son pouvoir et il est entouré d’un cercle de feu (prabhamandala).

Shiva est marié à Shakti, la déesse-mère. Elle-même a plusieurs noms suivant la fonction qu’elle occupe (Parvati, Durga, Kâlî). Il a deux fils, l’un né de Parvati, Ganesha, l’autre de sa seule semence : Skanda. En effet, Ganesh a la particularité d’avoir été conçu par Parvati seule, Shiva l’ayant seulement ramené à la vie en le dotant d’une tête d’éléphant. La famille vit au sommet du mont Kailash dans l’Himalaya.

Parvati est l’aspect féminin de Shiva, sa shakti. Elle est très souvent représentée à ses côtés comme l’amoureuse, et peut prendre plusieurs formes : Durga, la guerrière, Uma, la favorable, Kali , la noire, la terrifiante. Mais très souvent elle est Mahadevi , la déesse par excellence. Ganesh , le dieu à tête d’éléphant, est le fils aîné de Shiva et Parvati. Shanka , le dernier fils de Shiva, est le dieu de la guerre. C’est un éternel adolescent à la beauté rayonnante

Shiva-Nataraja, le roi des danseurs, exécute la danse cosmique tandava dans un cercle de feu (représentant la continuité de l’univers); il écrase le nain Mulakaya (symbole de l’ignorance) sous son pied droit et lève la jambe gauche (symbole de délivrance).

Parmi les attributs de Shiva, on trouve :

- son chignon jata-mukuta le siège du Gange, et de son pouvoir d’ascète ;
- le croissant de lune accroché à sa chevelure ;
- le troisième œil ou gyana chakshu, entrouvert, qui perçoit au-delà de la réalité matérielle ;
- le cobra Kundalinî , l’énergie primordiale divine, comme collier. En sanskrit, Kundalini signifie « celle qui est entourée sur elle-même », d’où le symbole du serpent. Elle représente le principe féminin divin, Shiva étant le principe masculin ;
- une peau de tigre symbolisant sa maîtrise de la Nature.

Assis en méditation, le front marqué d’un 3ème œil (généralement fermé, car lorsqu’il l’ouvre, il est si puissant qu’il réduit tout en cendre), une longue chevelure parfois en chignon de laquelle jaillit le Gange, les reins ceints d’une peau de tigre,
- guirlande de crânes autour du cou, cobras autour de la taille, des bras et de la tête (symbole de l’énergie cosmique), un croissant de lune sur son front (symbole du temps qui passe),
- 4 bras pouvant tenir un trident (trishula) symbole des trois fonctions de la Trimurti, un petit tambour, une hache, un vase, des crânes, une flamme, …
- avec un cou bleu, Shiva est appelé Neelkhanta

Comme ascète, mais aussi comme seigneur des lieux de crémation, il se couvre le corps de cendre. Shiva protège la terre de la force de Gangâ, la déesse du Gange (Gang?) ; il calme l’ardeur de ses flots en les filtrant dans les boucles de ses cheveux. Il possède un trident, symbole qui concentre, pour ses adorateurs, les pouvoirs de la trimûrti, c’est-à-dire création, perpétuation et destruction.

D’après la légende, Shiva et Vishnou se rendirent dans une forêt pour combattre 10 000 hérétiques. Furieux, ceux-ci envoyèrent pour attaquer Shiva un tigre, un serpent et un nain noir et féroce armé d’une massue. Shiva tua le tigre - il est traditionnellement assis sur une peau de tigre, car maître de la nature Pashupati, apprivoisa le serpent qu’il mit autour de son cou en guise de collier (symbole de la maîtrise des passions), posa son pied sur le nain et réalisa une danse développant une telle puissance que le nain et les hérétiques reconnurent en lui leur seigneur.

Shiva est parfois représenté mêlé avec sa Shakti formant un être hermaphrodite, Ardhanari.

Shiva est habituellement représenté par un phallus stylisé, appelé shiva lingam, symbole de création associé au yoni, une dalle de pierre représentant l’organe féminin, la matrice du monde. Par l’union du linga et du yoni, l’Absolu qui se déploie dans le monde prouve qu’il surmonte l’antagonisme mâle-femelle ou spirituel-matériel.

Le linga représente également le cosmos, mais aussi le pouvoir de connaître, la conscience comme axe de la réalité. Non plus orienté vers la finalité naturelle de force de vie et d’incarnation, le phallus dressé vers le ciel représente le rassemblement des énergies du yogi sur le plan sensible et leur conversion vers un niveau subtil.

Dans le shivaïsme brahmanique, les caractères phalliques fondamentaux du linga se retrouvent toujours nettement, tant dans les légendes expliquant l’origine de ce culte que dans les qualités corporelles occasionnellement attribuées au dieu. C’est ainsi que Shiva, ayant trouvé toutes les créatures créées (par Brahma ?), s’irrita, arracha son organe génital et le cacha dans la terre pour se vouer à une vie ascétique.

À l’origine, raconte pour sa part le Linga Purana, lorsque l’univers était envahi par les eaux, Vishnou et Brahmâ se disputaient, affirmant chacun qu’il était le plus grand des dieux. Mais tout à coup, surgit une immense colonne de feu entre les eaux. Elle était si haute qu’elle semblait sans fin. Les deux dieux décidèrent de s’affronter en mesurant la hauteur de la colonne : Vishnou se transforma en sanglier et plongea au fond des eaux tandis que Brahmâ prit la forme d’une oie pour voler aussi haut que possible. Mais ni l’un, ni l’autre ne purent atteindre l’extrémité de la colonne incandescente. Shiva, apparaissant alors, expliqua qu’il s’agissait du lingam, symbole de son pouvoir mais aussi Shiva lui-même. Les dieux reconnurent alors la suprématie de Shiva, qui leur adressa un discours censé instituer les principales règles de son culte (Nuit Sainte de Shiva, processions, instaurations de statures, etc.)

Célébrée en février-mars, Shiva-ratri (la nuit de Shiva) est à la fois une fête et un pèlerinage. Les adeptes chantent des chants de dévotion en hommage à Shiva. Le lingam est d’abord purifié avec de l’eau du Gange, puis on y déverse du lait, du yaourt, du miel, du beurre clarifié et des fleurs. On s’abstient de nourriture toute la journée et on rompt le jeûne avec des dattes, des fruits, des noix, des patates douces et du riz cassé.

Une autre légende raconte que Shiva apparut nu devant un groupe d’ascètes qui méditaient dans la forêt sans comprendre sa vraie grandeur. Pour les punir, Shiva décida de séduire leurs femmes. Pour se venger, les ascètes émasculèrent Shiva en invoquant un tigre, mais à l’instant où son lingam tombe à terre, l’univers fut plongé dans les ténèbres. Les yogi, enfin conscients de leur erreur, prièrent Shiva de restaurer la lumière dans le monde. Celui-ci accepta, à condition que les ascètes l’adorent sous la forme du lingam.

Ainsi, le lingam est une représentation religieuse tout à fait commune en Inde, sans que le caractère sexuel soit minimisé ou occulté. Pierres, galets ou fourmilières constituent les lieux d’érection de lingams « spontanés ». Les lingams svayambhû (« automanifestés ») sont les plus sacrés, à l’image de celui d’Amarnath, une formation de glace naturelle.

Le lingam est souvent oint de lait de buffle ou de lait de coco et de ghi (beurre clarifié) ou entouré de fruits, de sucreries, de feuilles et de fleurs.
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